10 juillet – 16 juillet 2012 – Ibiza, Baléares

Nous quittons la (toute relative) tranquillité de Formentera pour l’étonnante ambiance hippie-bling-bling d’Ibiza. C’est tout à fait surprenant, à première vue assez éloigné de notre conception des vacances et de la vie en général… On regarde de loin, et de notre œil le plus prompt à la critique,  le show permanent qui semble animer l’île nuit et jour : énormes yachts, boites de nuit, de before et d’after, décibels, caricatures de golden boys (and girls), de m’as-tu-vu qui parlent fort et brassent de l’air, de vieilles dames très chics et très refaites… Il se dégage pourtant un je-ne-sais-quoi de drôle et d’un peu fou sur cette île : la cohabitation improbable d’irréductibles babos qui n’ont pas fini de faire pousser des chèvres et d’infatigables jet-setteurs flambeurs. A se demander quand même ce qu’il reste vraiment de l’esprit hippie et underground qui soufflait dans les années 70 (hormis le marché éponyme… ) : sans eau courante, sans électricité, dans des petites maisons de pêcheur au confort très sommaire, c’était la vie de bohème façon « amour, eau fraîche et herbe ». Depuis qu’Ibiza est devenue une des capitales mondiales de la nuit et de la musique électro, c’est plutôt « sexe, drogue and techno » : le taux de criminalité y est deux fois plus élevé qu’en Espagne et l’île est devenue une des principales plaques tournantes européennes dans le trafic de cocaïne. L’exceptionnelle biodiversité en a pris un méchant coup, mais loin des plages bétonnées il reste encore malgré tout des coins paradisiaques où aller se perdre.

Au mouillage à la Cala Jondal, sur la côte sud-ouest, face à une jolie plage que se partagent 3 clubs privés, nos ados trouvent les maillots à paillettes très jolis, et les seins gonflés à l’hélium aussi ! Ca les change un peu de la plage des Aresquiers, c’est certain. Une espèce de choc culturel… Julie et Juliette ont beau se trémousser en rythme dans leurs petits maillots (sans paillettes, d’accord,  mais sans le haut !), ça fait quand même pas pareil…

Un petit tour à terre (on recherche désespérément une épicerie pour nourrir nos fauves…) nous laisse apercevoir la beauté de l’île derrière les plages bondées et bruyantes : les roches ocres brûlée par le soleil, les chemins escarpés sous les pins parasols,  la garrigue, les eaux cristallines… Allant pedibus-jambus, nous ne pouvons malheureusement pas nous aventurer très loin (bien que pris en stop par une gentille et jolie saisonnière !) et ne trouvons donc jamais d’épicerie…

Nous abandonnons la civilisation et le bruit pour nous réfugier 2 jours dans la désertique et toute petite crique au nord-est de la Cala Bassa.  Nous glissons Zanzibar entre les petites falaises qui surplombent la mer, avec une aussière tirée à terre. Décor de rêve. Nous sommes tellement près des cailloux que nous entendons le chant des cigales… Ne manque rien. C’est aussi la sympathique rencontre de l’équipage de Diva, notre unique voisin de mouillage, et une très joyeuse soirée rhumée…

Nos visiteurs étant déjà malheureusement trop rapidement sur le départ, il nous faut trouver un endroit à peu près accessible en taxi pour qu’ils puissent rejoindre l’aéroport, à 3 heures du matin…. Nous repartons en direction du Sud pour la Cala Virgen, qui jouxte la Cala Jondal. A quelques dizaines de mètres du rivage et du ponton d’un chouette restau (où nous allons nous régaler entre adultes responsables pendant que les gosses s’auto-gèrent à coup de chips et tartines de rillettes), nous pouvons organiser un débarquement nocturne à peu près convenable. A 2h45 pétantes, réveil des (courageux) enfants, 2 petits voyages en annexe, et c’est le cœur bien gros que nous les abandonnons aux mains du taxi avant de regagner un Zanzibar tout triste et tout vide…

Nous levons l’ancre au petit matin pour partir à nouveau vers le Nord et rejoindre Cala Portinatx, un agréable petit village où nous trouvons un peu d’internet et vaguement de quoi remplir les placards. Nous assistons à la procession de la « Virgen del Carmen », à la mémoire des marins disparus en mer. Notre superbe annexe se trouvant malencontreusement  amarrée sur le tout petit bout de quai duquel la foule assemblée jette ses fleurs à la mer (on pouvait pas savoir….), elle est aux premières loges pour le spectacle et flotte joliment au milieu des œillets et autres couronnes. On se fait tout petits et attendons lâchement que tous les participants soient repartis avant d’aller la récupérer… Cerise sur le gâteau pour cette dernière soirée sur Ibiza, un magnifique feu d’artifice tiré depuis le rivage et sur la mer (qui nous oblige d’ailleurs à bouger le bateau le temps que les artificiers officient, avec sympathique manœuvre de nuit  pour retrouver un bon coin de sable où planter notre ancre sur les coups d’une heure du mat…). Demain, cap sur Mallorca !

diaporama

Cet article a été publié dans Journal de Bord, Méditerranée 2012. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

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