Portrait robot

Nous mettons sur le papier les caractéristiques qui nous semblent importantes, du fait de notre propre expérience ou des conseils avisés reçus ces derniers temps : fixer une taille mini au bateau en fonction du projet, un nombre de cabines (4 doubles et si possible des pointes avant aménageables), des performances intéressantes sous voiles (le Capitaine est un incorrigible régatier), un intérieur sobre et facile d’entretien (pas de vaigrage, un aménagement minimum qui nous permette de nous approprier l’espace en fonction de nos besoins), pas forcément trop d’équipement (toujours dans l’optique de conserver un maximum de liberté dans la préparation). Et surtout du solide (notre Juliette nous supplie d’acheter un ferry, on la sent moyennement rassurée par le plastique, va falloir être convaincants).

Nous sommes assez adeptes du « plus vieux mais plus grand » plutôt que du « plus récent mais plus petit ». Il faut cependant prendre en compte le facteur revente au retour et intégrer cet élément à nos réflexions. Nous éviterons donc l’antiquité dont personne ne voudra.

Une fois cette première question réglée, il reste quand même toujours trop de possibilités : Catana, Outremer, Nautitech, Lagoon, Fountaine-Pajot, et quelques inclassables.

Notre budget est comme tous les budgets, peu élastique et toujours trop riquiqui. On ne peut pas tout avoir. C’est malgré tout un avantage énorme : cela limite naturellement le choix du bateau ! Exit Catana et Outremer. Et hop, deux de moins. Snif et snif.

Tant qu’on y est, Môsieur veut aussi que le bateau soit beau… (Beau comment ? Je pensais qu’un cata était moche intrinsèquement…). Du coup, re-hop, exit Lagoon (mais c’est très personnel ! Les goûts et les couleurs…).

Il reste encore à tergiverser pendant des heures. Le capitaine est passé maitre dans la question existentielle : dérives ou pas dérives ? étai largable ou pas ? trinquette, spi, code zéro et cie, ou pauvre génois sur enrouleur ?… (je me demande s’il ne prévoit pas secrètement de régater avec le bateau dans le Challenge de Thau à notre retour…). Le désespoir me guette parfois.

Aux dires de skippers professionnels rompus aux transats, il semblerait que 43 pieds soit le « minimum » tranquille pour une traversée atlantique avec 3 enfants relativement grands à bord. L’argument principal  avancé est  cependant moins l’espace à bord (il parait qu’au bout d’un certain temps, même le plus grand des bateaux devient trop petit…) que le coefficient longueur/largeur du bateau : plus il est élevé, moins le bateau subit les vagues dans une mer formée. Un catamaran ressemblant à s’y méprendre à un radeau, ce critère peut vite prendre tout son sens. 43 pieds, c’est noté. Il faut bien mettre des limites.

A ce stade restent encore en lice : Fountaine-Pajot (Bahia 46 et Belize 43) , Nautitech (475 et 435) et ceux auxquels on ne pense pas spontanément (comme les Dean) mais qui se révèleront très vite être hors budget.

Tout néophyte de la grande croisière que nous sommes, nous avons quand même une idée assez précise des équipements et aménagements qui nous semblent indispensables, ou tout du moins très utiles (y compris le lave-linge ! Eh oui, il n’y a que les marins sans sales gosses pour déclarer que c’est n’importe quoi…Moi j’ai recueilli le témoignage poignant de mamans concernées). Les bateaux étant très diversement dotés, nous convenons que le niveau d’équipement ne doit pas être une priorité : une coque vide ne demande qu’à être aménagée tandis qu’une unité sur-équipée (et donc plus chère) nous obligera peut-être à garder des choses dont nous n’aurions pas voulu à l’origine…

On a fait le tour, allons maintenant gaiement trouver des bateaux à visiter !  Mais où ???

Visites et cie