Puisque école il faut, école il y aura…
Habitués depuis des années au doux moment des devoirs, cet instant d’intense communion spirituelle qui aide nos enfants à se construire et nous à nous démolir, nous n’avons aucune inquiétude particulière : nous connaissons déjà l’ennemi, ses stratégies d’attaque et surtout de soustraction au combat… Des heures d’entrainement intensif…
Alors le CNED, quelle rigolade : livrer bataille à 5 dans un espace confiné de quelques mètres carrés, quand tout s’agite autour de vous et qu’il serait si doux de ne rien faire, ou lorsque dehors tout n’est que calme, luxe et volupté… même pas peur !
Nos seuls points particuliers à régler sont les spécificités liées à la classe de 3ème, à savoir le DNB (brevet des collèges), le B2I (informatique et internet) et l’ASSR (mille fois plus important dans la vie d’un enfant que le bac lui même, puisque sans ASSR, point de salut, ni de permis voiture…).
C’est donc super motivés que nous avons attaqué le sujet :
1/ Appeler 10 fois le CNED pour savoir, entre autres détails, s’il existe des équivalences pour la multitude de compétences à valider dans chaque discipline pour le contrôle continu : disséquer sa petite soeur vaut-il disséquer une grenouille en SVT, faire une sculpture en sable mouillé vaut-il une réalisation en 3D en Arts-Plastiques, une conversation de ponton avec un autochtone espagnolisant valide-t-il un oral de deuxième langue étrangère, 25 tours de bateau à la nage vaut-il une épreuve d’endurance, trainer les cyber-cafés valide-t-il le B2I, peut-on remplacer l’ASSR par un parcours chronométré en annexe dans une marina … etc.
Quelques explications et dispenses plus tard, on réalise que le Cned a tout prévu : les devoirs peuvent être envoyés avec des délais qui prennent en compte les éventuels problèmes d’acheminement, les sujets sont adaptés à l’envoi par courrier (pas de 3D en arts plastiques…), il n’y pas de sport, langues étrangères et musique peuvent être expédiées par fichier informatique, etc. … Pas d’excuses donc.
2/ Appeler 10 fois l’inspection académique, celle du primaire, puis celle du secondaire (c’est pas pareil…), pour savoir à qui on envoie le dossier d’inscription du Cned pour obtenir l’autorisation de l’inspecteur himself. Il faut aussi adresser une petite lettre qui explique le projet. La gentille dame un peu déroutée qui nous répond nous informe qu’on risque de nous demander en septembre une preuve de notre départ : il parait que des personnes malhonnêtes disent déscolariser leurs enfants pour cause de voyage alors qu’en fait ils mentent et restent à la maison… Ce sont des personnes malhonnêtes et masochistes : je ne risque pas de faire l’école à mes enfants si je n’y suis pas contrainte et forcée ! Ne sachant que fournir comme document officiel de départ, je propose une photo de nous sur le quai, devant notre bô bateau, et les gens qui nous disent au revoir en agitant des mouchoirs. Mon interlocutrice convient finalement qu’une lettre explicative devrait pouvoir suffire.
3/ Appeler 10 fois l’inspection académique (mais pas le même service) pour avoir des infos précises sur l’inscription au brevet. A date, le flou artistique demeure. On sait juste que tout doit être réglé en octobre 2011 au plus tard. Mais ce qui doit être réglé à cette date n’est pas encore très bien défini …
4/ Appeler 10 fois l’inspection académique (mais encore un autre service) pour obtenir une dérogation concernant l’ASSR-2 : le collège a gentiment proposé de présenter Théophile à l’épreuve cette année, avec les 3èmes. Marin quant à lui passera les 2 épreuves à notre retour. La procédure est en cours.
Maintenant il n’y a plus qu’à attendre juin pour finaliser les inscriptions… Trop fastoche.
Février 2011
Dérogation acceptée pour l’ASSR-2. Théophile passera l’examen en même temps que les 3èmes. Je vais peut-être surfer sur la vague et regarder de plus près le B2I et autres compétences à valider… Et pourquoi pas le bac ? Après tout…