28 juin – Nous surfons sur la vague (et le vent qui souffle W-SW !) pour remonter la mer d’Alboran avant que la météo soit un peu plus contrariante. Nous n’en sommes plus à une nuit de navigation près ! Nous restons très vigilants, craignant encore les cargos et d’éventuels pêcheurs.
29 juin – Nous décidons de faire une escale technique à Alméria (eau et gasoil !) et y attendre des conditions favorables pour tracer sur les Baléares : un avis de coup de vent pour la nuit nous empêche de passer le Cabo de Gata. Mais nous sommes heureux à l’idée de poser nos valises et dormir à quai ! Sauf que, toujours plus haut, toujours plus fort, le port d’Alméria est …. complet ! Plus un seul petit centimètre pour caser notre Zanzibar ! Nous revenons donc sur nos pas, 5 nautiques de vent et de vagues dans le nez, nous réfugier à Aguadulce… Et finalement ne regrettons pas ce contretemps météo : la ville est bien sympa et nous allons nous y dégourdir les jambes avec plaisir. On passe la soirée avec l’équipage de Pythéas, rencontré aux Açores et en route pour Sète.
La nuit à quai est un peu plus mouvementée que prévue : après la musique de la discothèque voisine, une terrible chasse aux moustiques s’engage pour Manu et Marin : ils se baladent, raquette électrique en main, traquant la bébête sans pitié jusqu’à une heure très avancée de la nuit…
30 juin – On ne s’attarde pas à Aguadulce et reprenons vite la mer pour passer le Cabo de Gata en direction du petit port de San José, juste au nord de la pointe. On a l’intention d’y passer la soirée à terre, Espagne en finale de coupe d’Europe de foot oblige (pas pour le foot évidemment, mais pour l’ambiance !). Sauf que là aussi ça affiche complet… Qu’à cela ne tienne, tant pis pour le foot, on continue sur quelques milles pour aller jeter l’ancre à la Cala San Pedro, dont Matthieu nous a vanté la beauté. Et il avait raison : des falaises calcaires qui se jettent dans l’eau turquoise, un joli village aux maisons blanches baigné de la lumière dorée du crépuscule, c’est vraiment très beau. Mais au moment
d’infléchir notre route, le doute nous assaille : le mouillage sera-t-il protégé du vent de Nord-Est qui doit se lever dans la nuit ? Les fonds tiennent-ils convenablement ? On ne connaît pas l’endroit, n’avons aucun guide sur la zone, et aucune info détaillée. Suivant le bon précepte « dans le doute, abstiens toi », nous passons notre chemin et profitons du vent qui adonne encore un peu pour avaler quelques milles de plus sur une nouvelle nuit de navigation. On vise Cartagena, qu’on voulait pourtant éviter pour ne pas déprimer en repassant là où nous nous étions arrêtés à l’aller. Les enfants, en revanche, sont heu-reux, considérant plutôt cette escale comme un pèlerinage en souvenir de la rencontre de nos premiers bateaux-copains, en octobre dernier. Ils y ont plein de souvenirs et languissent de retourner dans la Calle Mayor (et au Burger King…. Je sais, c’est lamentable, mais on ne doit pas juger ni discuter les tenants et les aboutissants des pèlerinages….).
01 juillet – Cartagena est en vue au lever du jour. Une bâche plastique prise dans l’hélice tribord nous bloque un certain temps à quelques encablures du port : les coupe-orins en ont bien déchiqueté une grande partie, mais un morceau pris sur une des pâles ne veut pas lâcher. Même si le bateau reste manoeuvrable, on ne veut pas prendre de risques inutiles au moment de manœuvrer dans la marina. Alors on insiste : marche avant, marche arrière, marche avant, marche arrière … On filme l’évolution du carnage avec la Go Pro, c’est très instructif sur les turbulences engendrées par les moteurs (et ça occupe en attendant que la situation se débloque…). Finalement Manu décide de plonger. C’est courageux, vivifiant (petit 19°C), et finalement tout à fait inutile puisqu’entre-temps l’hélice s’est libérée de tout plastique…
Nous nous amarrons à la marina publique, histoire de ne pas retourner exactement au même endroit qu’à l’aller. Ca tombe bien, c’est plus sympa : le quai donne directement sur la promenade qui longe les remparts du centre historique. Du coup il y a beaucoup de passage et de badauds, mais on s’habitue (tant qu’ils nous jettent pas de cacahuètes…). On traine en ville, on fait une orgie de fruits et légumes au marché couvert (enfin ! des produits frais magnifiques, à des prix « normaux » !), on sort le soir en amoureux, les enfants vont à Burger King (eh oui…), à la piscine du club nautique, … c’est bien tranquille. Cerise sur le gâteau, le porte-avion de la marine espagnole Juan Carlos I fait escale au port et nous en profitons pour le visiter. C’est évidemment très impressionnant.
La fenêtre météo attendue pointe finalement le bout de son nez et nous larguons les amarres pour une trentaine d’heures de navigation au portant (et sans beaucoup de vent… tant pis), cap sur Formentera, aux Baléares !
hier quand fab m’a dit « ca y est ils reviennent! » je n’ai pas pu m’empecher de dire « deja!! ». Nous sommes contents de vous savoir géographiquement si proche mais sachez que vous nous avez été proches tout au long de votre périple tellement il fut doux de vous lire et de voir vos mines heureuses !!
Un grand Merci et à tres bientot!!
alice simon lucien louise magali et fabrice.
Je commençais à me faire du souçi, pas de nouvelle après Gibraltar.. Mais de retour des Tonnerres de Brest, voilà que vous êtes aux rendez vous..Excellent, le commentaire sur les tenants et aboutissants des pélérinages..Je pars en vélo électrique vers Santiago par les chemins de la préhistoire.. On se verra en Septembre..
Adios entonce y que les vayan bien!!!
Jacques