Nous aimons décidément les petites escapades. Nous repartons pour 2 jours, en patrouille avec Bubu, Blue Note et Dreamweaver, sur la rive sud de la baie de Samana, dans le parc national de Los Haïtises, uniquement accessible par bateau. L’eau saumâtre de la baie n’engage pas vraiment à y barboter mais les paysages sont absolument magnifiques.
Haïti signifie « région montagneuse » en langue Taïno. La forêt tropicale qui couvre les nombreuses collines garde l’entrée de grottes et de cavernes communicant entre elles en un extraordinaire réseau souterrain. Les indiens Taïnos y ont laissé par endroit d’étonnants pétroglyphes datant de la période pré-colombienne. La mangrove déploie ses racines aériennes sur les berges de fiords profonds, envahis de lianes, de fougères arborescentes et de bambous. Les mogottes de calcaire qui parsèment cette petite baie d’Ha Long caribéenne abritent hérons à dos bleu, aigrettes, cormorans et pélicans, et plein de trucs à plumes dont on ne connait pas le nom… On ne sait plus où donner du regard et des oreilles. Les moustiques, en revanche, savent exactement où donner de leurs affreuses piqures !!
Après une longue ballade en forêt à chercher (vainement) les pétroglyphes précolombiens, ramasser des fèves de cacao et autres fruits sauvages, écraser un nombre hallucinant de moustiques, Vincent nous invite à partager un excellent confit de canard sur Dreamweaver (avec les petites patates sautées de Momo… miam !). On avait oublié que ça existait… En repartant sur nos bateaux, le sillage de nos annexes s’illumine dans la nuit, les hélices agitant le plancton bioluminescent à la surface de l’eau. On a souvent pu observer le phénomène en navigation, rien que dans les remous laissés par les coques, mais jamais avec une telle intensité ! C’est tellement beau ! Petite pensée pour Marie et Steph, qui auraient tellement aimé voir la baie bioluminescente de Fajardo, à Puerto-Rico.
Le lendemain matin nous allons de bonne heure, et de bonne humeur, explorer les environs en dinghy. Nous approchons à la rame des mogottes pour épier les centaines d’oiseaux qui y nichent. C’est fabuleux. A terre, les park rangers attirent notre attention sur le passage d’un banc de dauphins au large. La nature est partout sauvage et inextricable.
Nous laissons les enfants au reste de la troupe pour rentrer sur Puerto Bahia dans la matinée : mamie reprend l’avion aujourd’hui 19 avril, depuis l’aéroport d’El Catey, à une heure de route environ de Samana. On l’aurait bien gardée encore un peu sur Zanzibar, mais nous allons bientôt partir pour les Turks and Caicos et le rapatriement risquerait alors d’être un peu plus compliqué… C’est tristounet de la laisser repartir toute seule avec son bras en écharpe. D’autant qu’elle fait sonner tous les portiques au passage de la sécurité et qu’on la voit se faire embarquer dans un bureau pour une fouille en règle ! Pendant que nous piétinons et nous inquiétons, elle se débrouille comme une grande, en anglais, jusqu’à opposer un refus catégorique aux agents qui veulent lui ôter son pansement pour vérifier qu’elle ne cache pas une arme atomique sous sa cicatrice… Non mais des fois !
Pour nous remonter le moral, nous rentrons à Samana par le chemin des écoliers, en l’occurrence Las Terrenas sur la côte Nord de la presqu’île. Nous découvrons ainsi quelques très jolies plages, avec vagues de rêves pour enfants qui aiment se faire secouer, mais où nous n’aurons malheureusement pas le temps d’accompagner les garçons faire du body board. On va encore se faire houspiller… En
attendant ils ne sont pas malheureux : après une belle excursion jusqu’aux grottes des pétroglyphes (Marin a a-do-ré !), un déjeuner aquatico-acrobatique dans un lodge perdu au fond d’un fjord, ils jouent aux équipiers de choc sur la régate retour : les petits sur Blue Note (Outremer 55 light), AC-DC à fond, les grands sur Dreamweaver (Catana 47), qui remporte d’une longueur le sprint final…
Puis Vincent appareille pour les Açores. Nous larguons ses amarres au petit matin avec un léger pincement au cœur : il ouvre le bal des transats retours et cela nous rapproche un peu plus encore de la fin du voyage…
Il nous faut nous aussi penser à quitter ce petit paradis vert. Prochaine escale : les Turks and Caicos.
Trop, trop beau ! Il faudra faire, à votre retour et ce ne sera pas facile, un top ten des plus beaux endroits visites. Que de souvenirs pour les longues soirées d’hiver….