Nous quittons Puerto del Rey dans la matinée pour couvrir les 250 nautiques qui nous séparent de la République Dominicaine, au Nord Ouest de Puerto Rico. La météo annonce peu de vent mais des grains orageux dans les prochaines heures. Nous optons pour la route qui longe le Sud de l’île, un peu plus longue que la route Nord mais qui offre plus de possibilité d’abris si les conditions venaient à se détériorer. La difficulté de cette navigation est la remontée du passage de La Mona, ce petit bout d’océan qui sépare Puerto-Rico de la République Dominicaine : courants contraires et vents forts peuvent soulever rapidement une grosse mer.
Nous naviguons à la voile quelques heures mais devons nous résoudre à mettre un moteur en soutien avant la tombée de la nuit. Nous endurons ainsi le lancinant ronron jusqu’au matin… Le ciel est étoilé, à peine troublé par quelques nuages, et la lune montante éclaire notre sillage. Les enfants prennent le premier quart.
On peut à nouveau hisser les voiles au petit matin, alors que nous infléchissons notre route vers le Nord-Ouest pour nous engager dans le passage de La Mona. Nous profitons d’une magnifique journée de nav, avec une belle et douce houle arrière. Le vent n’est pas très stable et nous contraint à de fréquents changements de réglages, mais on se régale. Un groupe de grands dauphins vient jouer un temps dans nos étraves, c’est magique.
Puis le scénario de la première nuit semble vouloir se répéter sur la suivante : on doit redémarrer un moteur pour avancer raisonnablement. On aperçoit les premières lueurs de la République Dominicaine scintiller faiblement dans le noir, quelques lumières éparses sur la côte nord-est de l’île. Et c’est la pétole totale au lever du jour. 2-3 nœuds de vent et une mer d’huile… On a tout le temps d’admirer les montagnes au relief escarpé qui s’étendent au nord et au sud de l’immense baie de Samana, à l’Est de l’île, où nous progressons tranquillement, zigzagant entre les troncs d’arbre et autres objets flottants… Les dernières fortes pluies ont déversé dans la mer quantité de végétaux et détritus. Etrange impression de naviguer sur un lac aux eaux boueuses…
Nous atterrissons à Puerto Bahia, à l’ouest de la ville de Samana : c’est un beau complexe hôtelier qui étend ses bâtiments et ses piscines sur le flan d’une colline. Quelques pontons très bien équipés accueillent les navigateurs de passage, à un tarif limite dérisoire (on est loin des Saint Martin et autres Iles Vierges !). Nous y retrouvons Dreamweaver, Blue Note, Ananda et Miaoux. Les bateaux bénéficient de tous les services associés à l’hôtel et nous renouons avec bonheur au luxe, au calme et à la volupté de cette escale, au cœur d’une nature sauvage et luxuriante. La haute saison s’est terminée avec la Semaine Sainte, tout est maintenant désert et tranquille. Le personnel n’a de cesse de nous dorloter et de nous aider. Les enfants sont les rois et vivent leur vie indépendamment de la nôtre. Ils sont même autorisés à faire de la trottinette dans l’immense hall de la réception ! On ne peut pas lutter…
Avez vous essayer de vous baigner avec les dauphins en stoppant le bateau un moment?!
et bien non, d’abord parce qu’on n’arrête pas une machine de course comme Zanzibar (on a le droit de rêver)! On l’a déjà fait en Méditerranée, un jour de pétole (pas de vent et mer plate) : c’est très impressionnant de se mettre à l’eau et de lâcher le bateau quand on ne voit plus aucune terre à l’horizon (et en plus je ne me baigne que si je vois le fond). Cette fois les rencontres ont été trop rapides et dans des conditions de mer qui ne permettaient pas ce genre d’exercice. Un jour peut-être….
Je vos que coco se porte bien ?
et oui, aussi incroyable que cela puisse paraitre ! Et son copain de sisal du Cap Vert aussi !