06 avril – 10 avril 2012 – Puerto-Rico

Arrivée sur Puerto Rico

Départ au petit matin de Fish Cay, direction Puerto Rico. Plus précisemment Culebra, où nous nous arrêterons pour les formalités d’entrée et où nous passerons la nuit avant de rejoindre San Juan. Ce qui est sans compter l’esprit très volatile de nos capitaines … On devrait leur supprimer la VHF pendant les nav : ça papote, ça papote, et ça change de plan sans arrêt ! Finalement, San Juan n’est peut être pas l’escale la plus tranquille qui soit et il semblerait que Fajardo, proche de la forêt d’El Yunque, soit plus adapté à notre programme. Anne et Phiphi (qui me font la « surprise » de débarquer pour mon anniv) étant prêt à nous rejoindre à l’autre bout du monde (et Fajardo en étant un), nous passons notre chemin devant Culebra et poursuivons notre route directement jusqu’à Puerto Rico.

Pêche miraculeuse !

Et c’est ainsi que nous échouons dans la splendide Sunbay Marina : 2 quais, 4 voiliers, des bateaux à moteur de partout, et surtout : rien d’autre !!! Pas le moindre petit bar animé, pas le moindre petit signe de la flamboyante civilisation portoricaine, pas le moindre petit rien. On en reste tout esbaudis… et gravement déprimés… On est vraiment trop fort parfois.

Sunbay Marina

Après avoir passé 40 minutes en ligne avec l’immigration (ou les douanes, je n’en sais même rien) pour les formalités d’entrée, à tenter de baragouiner espagnol pour faire genre, nous sommes invités à « stay on board » en attendant les agents. Ce que nous interprétons immédiatement par « stay dans le coin » (esprit français mal éduqué). Nous partons donc à l’aventure sur LE ponton de la marina. Comme nous faisons un peu sensation avec nos voiliers et aussi, il faut bien l’avouer, nos gosses assez peu discrets, un petit groupe d’adorables portoricains nous aborde spontanément pour discuter un brin, et nous offrir tout aussi spontanément une bière fraiche. C’est donc la bière à la main, en pleine discussion sociologique sur l’esprit local et ce qu’il y a à voir dans la région, que l’immigration nous récupère… et nous réexplique gentiment (et littéralement !) ce que « stay on board » signifie vraiment : interdiction de descendre du bateau, point barre (la bière n’est donc pas une option envisageable…).

Sunbay Marina

Afin de nous remonter le moral, et en dépit de toutes les moues dubitatives qu’on nous adresse quand on demande de l’aide aux habitants, nous décidons de trouver un restaurant « pas trop loin ». Eh ben y a pas, ils ont raison. Pourtant pas faute d’avoir tourné viré. On termine notre folle course au restau mexicain d’un complexe hôtelier, pas vraiment à côté…  Pauvre Mamie, qui nous suit bien courageusement dans nos pérégrinations pédestres, avec son bras en écharpe. Retour en taxi (avec les petits à petites jambes) pour nous faire pardonner.  Et gros dodo bien mérité.

Forêt El Yunque

Pas de voitures à louer par ici (étonnant…) mais on trouve une solution à la marina de Puerto del Rey, à quelques kilomètres. En allant récupérer les véhicules on en profite pour réserver 2 emplacements pour le week-end : difficile d’imaginer rester dans notre désert, Anne et Phiphi risquent de ne jamais s’en remettre…

la Coca

Nous partons à la découverte du parc national d’El Yunque, qui s’étend sur plus de 100 km2 sur l’Est de l’île. Cette forêt tropicale abrite plus de 200 espèces d’arbres, dont 23 sont endémiques de l’île. Premier arrêt à la cascade de la Coca. Des hordes de touristes, mais aussi de Portoricains qui profitent de ce vendredi saint férié, ont pris d’assaut les chutes. On ne peut pas leur jeter la pierre… mais habitués à être plutôt souvent seuls dans nos découvertes des îles, ça nous fait tout bizarre. Les enfants se régalent : autant ils commencent à trouver que toutes les forêts tropicales se ressemblent un peu finalement, et qu’il n’y pas de quoi en faire tout un foin, autant les rivières et les cascades produisent toujours leur petit effet magique.

Un peu plus loin sur la route, nous nous arrêtons à la tour Yokahu, haute de 21 mètres. Du sommet on embrasse d’un coup d’œil le relief escarpé et luxuriant qui s’étend jusqu’à la mer. Juju et Thibaud découvrent, ébahis, les traditionnelles fontaines à eau américaines et boivent comme des petits chameaux tellement ça les amuse !

El Yunque

Picnic mexicain sur le bord de la route, puis balade sur les sentiers ombragés de la forêt. Nous n’y croisons pas grand monde et retrouvons le calme et la sérénité de nos petites promenades habituelles, tous nos sens en éveil. On écoute le chant des oiseaux et les traquons de nos appareils photo, avec plus ou moins de réussite (impossible de battre Marie à ce petit jeu…). En dépit de nos recherches, nous ne débusquons pas de coquis, les petites grenouilles endémiques qui peuplent El Yunque. On ramasse quelques graines (d’on ne sait absolument pas quoi …) pour la collection de Jen : peut-être qu’un jour il y aura aussi une forêt tropicale au milieu des vignes, à Cournon ! C’est les enfants qui seront contents : on pourra aller randonner tous les jours ! Youpi.

Bubu & Co (avec les enfants petits et motivés) continuent la rando tandis que nous les abandonnons pour rentrer (avec les deux ados fatigués) sur la marina, à temps pour accueillir Anne et Phiphi. Comme prévu ils sont absolument épatés par l’animation des lieux ! Et, cerise sur le gateau, on leur fait des pâtes pour le dîner ! Pauvre Phiphi, c’est difficile parfois de supporter les amis de sa femme…

Anniv

Nous déménageons dès le lendemain matin à Puerto del Rey : retour à la « civilisation touristique ». La marina est immense, à tel point que des voiturettes de golf font taxi toute la journée entre les pontons. Il n’en faut pas plus pour amuser la galerie. C’est moche… Nous laissons les enfants profiter de tout ce luxe et partons avec la minuscule voiture de nos invités pour trouver mon cadeau d’anniv : un beau kayak pour aller promener sur l’eau ! Je n’ai pas trouvé plus gros comme idée (ou alors un Catana 47, mais j’ai peur que ce soit un peu excessif…). On trouve un immense shipchandler à la sortie de Fajardo, comme quoi cette ville n’est pas tout à fait aussi déprimante qu’on pouvait l’imaginer. Et nous revenons avec mon petit zanzibar à rame, à l’envers sur le toit de la voiture. Epique.

Apéro sur le bateau (sans Marie et Steph qui sont repartis ce matin, dommage), restau sur le quai, gâteau de mes loulous sur le bateau et … mise à l’eau du kayak dans le port : contre toute attente, je ne tombe même pas à l’eau en l’essayant (je crois bien que l’auditoire est un peu déçu…).

Pâques

chasse aux oeufs

La difficulté d’un voyage en bateau n’est pas toujours là où on s’y attend le plus. Pâques nous a ainsi un peu surpris. Malgré leur âge déjà bien avancé, les enfants n’ont pas l’air de vouloir sacrifier au traditionnel passage des cloches… A force d’entendre Marin et Juju délirer en prévision de cette fête, nous nous motivons finalement pour aider les cloches à trouver le bateau. Ce qui est d’autant plus courageux qu’aux aurores nous sommes encore bien fatigués de la veille… Mais on ne veut surtout pas que la liste de nos méfaits parentaux s’allonge encore. En l’absence de chocolat, l’expérience gourmande est inédite (« sour gums » et autres découvertes étranges) mais fait bien des heureux. D’autant que les grosses cloches ont aussi apporté une bouée à trainer derrière l’annexe, le rêve !

Isla Pineros

Nous profitons de cette magnifique et chaude journée pour aller jeter l’ancre un peu plus au sud, devant Isla Pineros, essayer nos nouveaux jouets et nous rafraichir dans les eaux claires. Quelques méduses découragent un temps nos velléités de baignade : Théophile, qui venait tout juste de plonger pour aller vérifier l’ancre, a tellement peur qu’il remonte sur le bateau en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, accroché à la pâte d’oie !  Ce qui nous rassure sur un point : en dépit de son inquiétant flegme tout adolescent et de sa tension qui plafonne parfois à 3 (qui l’eu crut ???), il est encore capable de petits coups d’éclat si vraiment il y a danger…

San Juan

Anne et Phiphi nous quittent le lundi matin, après un trop court séjour parmi nous.  On aimerait bien qu’ils nous rejoignent avec les loulous aux Bermudes le mois prochain, mais ça commence à être un peu compliqué en logistique…

cimetière Santa Maria Magdalena de Pazzis

Nous partons  avec les Bubu(s) à la découverte de la vieille ville de San Juan, la capitale du pays. Fondée par les Espagnols au 16èmesiècle sur la Isleta, petite île qui ferme la baie, elle est un riche témoignage de la période coloniale de l’île. Nous longeons le très beau cimetière de Santa Maria Magdalena de Pazzis (le Père Lachaise de San Juan), aux innombrables statues tournées vers l’océan, traversons une vaste esplanade où des dizaines de cerfs-volants colorés tournoient au vent du large,

Fuerte del Morro

puis visitons le fort San Felipe del Moro, qui surplombe la mer de ses hauts murs et de ses échauguettes. Déjeuner à la Bambonera, une authentique et très ancienne cantina, avec un petit bijou de percolateur vieux d’une centaine d’années (et qui fait un café très beurk d’ailleurs, mais bon, on va pas chipoter). C’est un bonheur de déambuler le long des rues bordées de maisons aux façades colorées, aux balcons de bois fleuris,

San Juan

empruntant le dédale des passages traversiers ombragés qui relient les petites ruelles pavées de bleu. Nous quittons la ville à regret avant la tombée de la nuit, pour rentrer sur Fajardo et commencer de préparer notre départ sur la République Dominicaine, prochaine (et dernière !) escale caribéenne.

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Cet article a été publié dans Caraïbes... janvier à mai 11, Journal de Bord. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

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