20 mars – 24 mars 2012 – British Virgin Islands, 1st round

20 mars – Départ de St Martin

Départ de St Martin

Anne et Phiphi ont pris leur journée de mardi et les loulous font l’école buissonnière. S’ils ratent souvent les arrivées, ces zozos ne manquent pas les départs. C’est juste affreux de les quitter.  Le même déchirement que lorsque nous avons quitté Bouzigues il y a presque 6 mois. Alors promesse est faite de nous retrouver tous à Cournon au mois d’août.

Nous partons sur une jolie nav de nuit pour rejoindre les Iles Vierges Britanniques, à 80 nautiques de St Martin. Cet archipel marque la limite Nord Ouest des Petites Antilles mais est beaucoup plus proche culturellement de Porto Rico et des Etats-Unis. A l’origine peuplées par quelques tribus d’Amérindiens, ces îles furent « découvertes » et baptisées par Christophe Colomb. Elles furent pourtant délaissées par les Espagnols, qui leur préféraient les territoires riches du continent Sud Américain. Mais sur la route du retour vers l’Espagne, les gallions chargés de richesses devaient frôler ces Iles Vierges pour trouver les vents portants : elles devinrent ainsi un véritable repaire de pirates, pour la plupart anglais, hollandais et français. L’histoire des îles est empreinte des hauts faits et des légendes de flibustiers devenus tristement célèbres.

Nous achevons d’exploser l’embout de bôme après 20 minutes, dans les mêmes conditions de mer et de vent que la première fois. Nickel. Ca, c’est fait, on peut passer à autre chose ! Par exemple profiter du magnifique coucher de soleil, après avoir pétassé un vague point d’ancrage de secours pour la bordure de GV. Pas de lune mais des étoiles, et une petite houle arrière qui nous berce… Eole se fait un peu prier avant de nous emporter au grand largue sur les dernières heures de la nuit. Les enfants, enrhumés et fatigués, nous plantent au moment de prendre leur quart… Nous assurons donc bravement notre nuit sans eux, en dépit de notre petite forme post-fiestas Saint Martinoises…

21 mars – The Baths, Virgin Gorda

Nous atterrissons sur la côte extrême sud-ouest de l’île de Virgin Gorda, après avoir fait le tour de Round Island pour ne pas tenter le diable dans la passe au Nord des Blinders… Un petit cargo échoué sur les rochers n’invite d’ailleurs pas à prendre des risques inutiles.

Nous retrouvons l’équipage du Bubu, parti quelques jours avant nous de St Martin. Réserve naturelle oblige, le mouillage est interdit dans la zone et nous prenons une bouée devant les mythiques Baths, sous un beau grain (comme d’hab !) et à l’arrache (c’est un peu la loi de la jungle : il faut être drôlement réactif pour ne pas se faire piquer la bouée sous l’étrave…). Les Baths sont un labyrinthe de baignoires naturelles en partie envahies par la mer, formées dans un amoncellement de blocs de granit d’origine volcanique, disséminés le long de la plage. Le spectacle est tout à fait étonnant : des petites piscines aux eaux cristallines se cachent entre les rochers ou dans les grottes creusées par le vent, les marées ou les tempêtes. Les dinghy n’étant pas autorisés à accoster, on nage jusqu’à la plage puis on chemine lentement dans le dédale de roche jusqu’à Devil’s Bay. Jolie promenade aquatico-pédestre. Les enfants se régalent de ces rochers à escalader, des grandes flaques d’eau claire où se trempouiller, des nombreuses cachettes où jouer aux pirates.

Le temps est toujours à la pluie quand la nuit tombe. Les grains se succèdent sans cesse, avec suffisamment de vent pour tout tremper dans le cockpit. Nous profitons du flou artistique entourant la réglementation du parc pour y passer la nuit, et s’éviter ainsi une nouvelle chasse aux bouées à St Thomas Bay, un peu plus au Nord.

22 mars – Road Harbour, Tortola

Nous quittons les Baths dans la matinée pour rallier l’île de Tortola. Le temps étant toujours aussi gris et maussade, et un petit coup de vent étant annoncé pour les prochaines 48 heures, nous décidons de mettre le bateau en sécurité pour pouvoir le laisser toute une journée, le temps de faire un aller-retour en navette jusqu’au Iles Vierges Américaines pour obtenir notre visa pour les States ! Sans ce graal, point de stop à Porto-Rico possible…

Nous trainons pendant 3 heures à chercher désespérément une bouée à Road Harbour, que nous pensons être le seul point de départ des ferrys. On finit par échouer dans la pauvre marina très moche de Village Cay…  à 100 usd la nuit ! (sans l’eau ni l’électricité…). Au secours ! Après une très rapide enquête, nous déménageons finalement de quai : le ponton juste à côté appartient à une autre marina, qui nous propose 35 usd de moins, pour la même absence de prestations et toujours la même mocheté. Nous n’en sommes plus à une manœuvre près ! Dommage qu’il n’y ait pas encore une autre marina un peu plus loin, on commençait à être bien échauffés… En plus il continue de pleuvoir sans discontinuer. C’est tout à fait charmant.

23 mars – St John’s (USVI)

Nous sommes sur le pont aux aurores pour fomenter dans le plus grand secret notre plan-visa…

Petites explications : il est interdit d’entrer sur le territoire des Etats-Unis avec sa propre embarcation (ou son propre avion) si une demande de visa spécial n’a pas été faite auparavant. Avec notre grand sens de l’organisation et de l’anticipation, il est évident que la demande de visa est restée à l’état de projet : c’était trop loin, trop compliqué, et on avait d’autres chats à fouetter (ou de bateau à réparer, plutôt, le chat ne nous ayant rien fait… ). Mais comme nous ne sommes pas les seuls mauvais élèves à naviguer, les idées lumineuses circulent rapidement : LA solution est de prendre un ferry depuis les Iles Vierges Britanniques pour arriver à St Thomas, aux Iles Vierges Américaines, comme n’importe quel touriste, à bord d’un navire commercial. Petit coup de tampon sur le passeport, et hop ! Fastoche !

L’idée lumineuse n’en est pas moins très onéreuse et nous sommes heureux d’avoir au final les visas les plus chers de toute la Terre : 6 aller-retours en ferry, plus les taxes locales, plus les formulaires Esta,  plus le restau du midi, plus le shopping en détax. à Charlotte-Amélie (c’est bientôt mon anniversaire, alors Manu m’a dégoté l’appareil photo dont il rêvait depuis longtemps…), plus la marina moche pour laisser le bateau (alors que nous découvrons que la navette passe aussi par le joli mouillage de Soper’s Hole, à West End…). Mais que ne ferions nous pas pour aller à Porto Rico ??

Bubu et Blue Note sont du voyage et nous passons une très chouette journée tous ensemble. On croise même l’équipage de Bégonia, des américains avec qui nous avions navigué par intermittence de Rabat aux Canaries ! Notre vaste monde est si petit…

La ville de Charlotte –Amélie est très touristique : d’énormes paquebots déversent chaque jour dans les rues principales des milliers de touristes. Mais elle n’en est pas moins charmante, avec ses nombreux passages traversiers, petits havres de tranquillité à deux pas du tumulte de la rue. La vie semble s’arrêter à l’ombre de ces façades colorées, balcons fleuris, arbustes et petites fontaines…

24 mars – Great Harbour, Peter Island

Maintenant que notre problème de visa est réglé, nous pouvons poursuivre notre découverte des BVI : nous mettons le cap sur Peter Island, à quelques nautiques. Nous prenons une bouée à  Great Harbour, tout près de la plage et d’un joli tombant plein de jolis poissons. Un aquarium géant rien que pour nous !

Cet article a été publié dans Caraïbes... janvier à mai 11, Journal de Bord. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

5 commentaires pour 20 mars – 24 mars 2012 – British Virgin Islands, 1st round

  1. Pontapreta dit :

    Que c’est bô !!!! ça fait rêver !!
    Et dire que nous on est toujours à Saint Martin…
    mise à l’eau prévue mercredi… on croise les doigts pour que cette fois ce soit la bonne!!
    on espère que tout va bien et que vous profitez un max de votre voyage!
    gardez une petite place pour nous dans vos souvenirs ( et profitez pour 4 de plus parce que franchement, le chantier c’est pas marrant et on aimerait bien être avec vous !!)
    On vous embrasse
    Chiara et le Spirit of Pontapreta

    PS: Il parait qu’il y a des vagues à Tortola, c’est vrai ? Vous avez pu essayer les bodyboards ?

  2. Denis dit :

    Impressionnants c’est gros rochers! Toujours de jolies photos!

  3. Steph52 dit :

    ÇA donne envie d’y aller dans ces îles vierges , bon bon je rigole mais on attends la suite des commentaires avec les coast guards !!!!!!! Bonjours à tous de France bon suite de voyage nous direction l’Égypte finalement .Bises à tous et à Monique aussi si elle lis ce post

  4. cuvelier dit :

    Merci de nous faire voyager avec toujours autant d’humour ! J’ai eu une pensée pour vous l’autre week-end …..ayant navigué de Sète à Bouzigues …Bonne continuation; profitez de tout. Rien de neuf ni de très excitant au collège …
    amicalement
    Christine Cuvelier

  5. Mamie Nicole et Kiki dit :

    Enfin des news ! Quel plaisir jamais lassé… Et, cerise sur le gâteau, hier soir soirée skype… Un peu agitée à cause du rhum dont avaient abusé les garçons… Quoique Manu, pour d’autres raisons sans doute, n’était pas mal ! Dommage la vidéo était assez médiocre et le son passait mal de barbizon vers zanzibar, bref c’était génial de les entendre et de les apercevoir, ils avaient du noyer les gosses car point de progéniture en vue…
    Comme ils sont de très mauvaise foi, il parait qu’il fait un temps breton sur leur île !!! Comment peuvent-ils prétendre cela, il y a une éternité qu’ils ne sont pas venus en Bretagne… Se rappellent-ils seulement à quoi ça ressemble ????
    Bon, continuez à nous faire rêver, ne pensez pas au retour… Encore lointain… Plein, plein de bisous de Barbizon

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