Pour ce long week-end de trois jours, Arnault, Agnès et Alix viennent se joindre à notre petite bande. Ils arrivent équipés comme des pros : le camion déborde d’outillage, l’équipage déborde d’énergie et de volonté. Heureusement !
Au programme des réjouissances sont prévus, dans le désordre : trouver une enième solution définitive pour enlever les traces des anciens auto-collants sur les coques, une autre solution définitive pour les nuages bleutés incrustés dans le gelcoat, préparer le nouveau support pour les batteries, itou pour la cuve à eaux noires, retirer tous les joints (et la colle !) des hublots, passer les coques à l’acide chlorhydrique, commencer le rebouchage des micro-trous au mixfill et au plaster finisher… rien que du bonheur !
Une équipe (les « ingénieurs » : plutôt mâles et autoritaires) se consacre aux problèmes techniques de branchements de fils et de tuyaux, de trucs et de bidules. Ca papote, ça rigole, ca donne des ordres…
Une autre équipe (les grouillos : plutôt féminins et soumis) obéit aux ordres en sacrifiant poumons et neurones dans l’acétone, le trichlo, l’essence F, l’essence tout court, etc… toutes les activités que l’on peut regrouper sous le terme générique de « boulot de m…. ».
On manipule et on passe au banc d’essai tout un tas de produits plus toxiques les uns que les autres pour éliminer notre problème de colle. Après des heures d’un grattage hystérique mais plutôt infructueux, il s’avérera que l’essence SP95 est parfaite ! Et Agnès découvre même la magie du scotch-brite pour augmenter l’effet « huile de coude » (il ne fallait pas moins qu’une blonde pour oser le tenter !).
L’acide chlorhydrique permet ensuite d’enlever tous les dépôts minéraux de la coque et de préparer les surfaces au polissage. Ca pique, ça brûle, c’est affreux. Mais pendant que je pleure du haut de mon escabeau en m’acharnant sur une pauvre bordée, notre Manu « made in Portugal » agit en silence, à mains nues et parfois au balai espagnol, sur tout le reste du bateau. Forcément, après, je passe encore pour une chochote. Obligée d’exhiber mes petites brûlures aux bras… tandis que Jen m’arrose à grande eau pour me faire taire.
Le rebouchage des micro-trous au mixfill et autre plaster-finisher reste plus à ma portée et à celle de Théophile (si on oublie ma mémorable chute dans un des énormes trous creusés sous les safrans. Quelle dégringolade. Mais j’ai sauvé la résine !).
Agnès reste courageusement concentrée sur les joints des hublots, en plein soleil, shootée au SP95. Elle peut en recourir des marathons pour éliminer tout ça !
Au milieu de tout ce bazar, Théophile et Alix (si sage et patiente !!), sacrifiés du week-end, s’occupent comme ils peuvent…
Samedi on retrouve, sans doute pour la dernière fois avant leur grand départ, l’équipage d’Essentiel, notre tout premier bateau-copain. Ils repartent quelques jours pour Lyon, finaliser leur déménagement avant de mettre les voiles début septembre pour un tour du monde de 2 ans. On va se sentir de plus en plus seuls ! Prochaine fiesta au Cap Vert ?
Lundi matin, on apprend que le bateau ne sera raisonnablement pas remis à l’eau avant le 10 septembre, soit une semaine après nos estimations… La nouvelle nous assomme un peu (beaucoup ?). Qu’est-ce qu’une semaine sur une année ? Comment un tel projet peut échapper à ce genre de contretemps ? Nous sommes bien conscients que c’était à prévoir, que ça pourrait être tellement pire. Mais notre moral est un peu fragile en ce moment et nous accusons ce petit coup supplémentaire. Il faut pourtant que le plaisir dépasse les idées sombres qui nous assaillent. Nous sommes en train de réaliser notre rêve, nous ne pouvons pas nous laisser engluer dans le négatif. Surtout ne pas laisser s’ouvrir de brêche, ne pas laisser le doute s’insinuer. Sinon…
Vivement le prochain article pour voir la coque du bateau finie…….
D’ailleurs il me faudrait les photos, Môsieur le Chef Reporter… Où sont-elles rangées ?
Pas de découragement maintenant, si près du but ! et puis même vos potes de l’Essentiel ont du retard : si j’ai bonne mémoire (?), ils devaient partir plus tôt ? et eux n’ont pas eu les problèmes que vous avez eus…
Allez, dans un mois où serez-vous ?
Manu va aller beaucoup mieux dans quelques jours, enfin les vacances !
Nous envisageons une descente chez vous vers le 7 septembre ? qu’en pensez-vous ? nous camperons dans notre hôtel mobile, à moins que vous nous l’empruntiez pour des nuits étoilées à côté de votre bateau, en amoureux ? et puis, nous pourrons être utiles… je laisse à Monique le CNED (plus qualifiée que moi) mais je veux bien faire popote, ménage, repassage et même livrer les repas à domicile du Zanzibar…
Allez, à plus, pour d’autres nouvelles et gros bisous à tous (Théo a-t-il fait sa fête ?)
Les petites nuits étoilées sur le chantier sont tentantes… On vous attend !!